Les Smart Cities intègrent, pour la plupart, un volet environnemental dans leur programme : réduction de la pollution, des émissions de gaz à effet de serre, traitement des déchets etc… Selon les pays, elles affrontent, sur ce registre, un scepticisme ou une inertie plus ou moins importante et s’appuie sur une base de citoyens moteurs rarement majoritaire.
Leur but, pour réussir dans cet enjeu de réduction de leur impact environnemental, est d’amener les citoyens, habitants et usagers des villes à progressivement, modifier leurs comportements et leurs modes de vie, de sortir la plupart d’entre eux d’une certaine indifférence ou passivité, de faire de l’écologie un objectif partagé.
Les mesures prises par certaines villes ont un effet inverse ; elles cristallisent le mécontentement des habitants, provoquent des rejets violents et décrédibilisent l’écologie et la protection de l’environnement, probablement de manière durable.
Parmi ces mesures, on trouve fréquemment :
- Des mesures purement idéologiques aux conséquences souvent graves pour certains citoyens : par exemple, l’interdiction de laisser les vitrines éclairées après la fermeture des magasins. Cette mesure affecte lourdement les activités commerciales car beaucoup de passants repèrent de futurs achats en sortant du cinéma ou du restaurant. Au lieu de l’extinction des vitrines, l’obligation de les éclairer avec des LEDs n’aurait aucune conséquence sur le niveau d’activité, serait un investissement accessible à la plupart des commerçants et conduirait à des gains environnementaux presque équivalents.
- Des mesures discriminatoires : par exemple, l’interdiction des voitures anciennes, soit disant plus polluantes. Soit disant, car partiellement vrai. Cette mesure interdit par exemple une Renault Twingo de première génération émettant 143 g CO2/km de rouler mais laisse sur les routes des Renault Espace, des Peugeot 5008, certains modèles de Mercedes ou de BMW actuels aux émissions équivalentes ou supérieures. Cette interdiction pénalise un conducteur aux moyens limités qui, en l’absence de solutions de repli, prendra sa voiture malgré tout, et ne touche pas un conducteur qui, lui, aurait les moyens de s’offrir un moyen de transport alternatif.
- Des mesures de façade : j’ai vu le maire d’une ville arriver en vélo à une cérémonie commémoratrice et la gerbe qu’il devait déposer arriver juste derrière lui en …voiture. Un tel exemple ne peut, par son ridicule, que décrédibiliser la protection de l’environnement auprès de citoyens qui n’en mesurent pas encore complètement les tenants et les aboutissants.
- Les discours moralisateurs et culpabilisants
- Les mesures imposant des contraintes trop fortes par rapport aux habitudes. Les évolutions progressives sont plus facilement adoptées. On rencontre ce travers notamment à propos du tri des déchets et de leur collecte.
Une Smart City n’est pas seulement une affaire de technologies. Pour s’adresser aux citoyens et gagner en crédibilité, ce doit aussi être une histoire de Smart Décisions, de Smart Comportements et de Smart Mesures.
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