Nous avons vu les circuits courts se développer fortement ces dernières années dans la distribution des produits alimentaires. Ils semblent répondre à une tendance de fond qui se traduit de diverses manières :
- Certains consommateurs deviennent plus suspicieux à propos de ce qui provient de loin, comme si la proximité donnait confiance car elle permettait la vérification.
- Certains consommateurs souhaitent quelquefois restaurer un lien social avec le producteur
- Les circuits courts permettent une réduction du coût économique et écologique de la distribution.
- Les circuits courts sont sensés donner accès à une meilleure qualité des produits.
- Certains consommateurs souhaitent directement alimenter l’économie locale
Qu’en est-il de l’énergie ? Peut-on retrouver à propos de l’énergie les mêmes moteurs de changement ?
L’émergence et le développement de nouvelles technologies de production, plus distribuée, plus locale, rendent l’électricité et l’énergie moins impersonnelles, moins immatérielle. On en connaît désormais l’origine : elle est produite par les panneaux photovoltaïques installés sur le toit du voisin, par l’éolienne située sur la colline d’en-face, par la récupération des calories de l’eau du lac ou de la mer à proximité. L’énergie est donc rendue disponible de plus en plus près de nous. Il est désormais possible d’établir des circuits courts de l’énergie.
Les premiers circuits courts se développent donc, certains sur des bases vertueuses comme la récupération de la chaleur fatale de l’industrie voisine, d’autres sur une logique de partage comme les communautés d’autoconsommation. Ils donnent accès à une énergie quelquefois moins chère mais sont porteurs d’une image d’économie et d’optimisation. Dans un cas, on récupère de l’énergie perdue, dans l’autre, on réduit le transport.
L’énergie produite localement, comme les produits alimentaires, a une vertu reconnue quand elle est de qualité c’est à dire pour l’énergie quand elle est verte. Ainsi, « Energie d’ici » est un fournisseur créé dans le sud-ouest de la France sur le principe de distribuer et vendre une électricité verte produite dans la région par des centrales hydroélectriques. Plus qu’un fournisseur, c’est un label sur lequel la société parie pour réussir.
L’attrait du local joue incontestablement de manière croissante dans l’énergie aussi. Il s’agit d’une « valeur » au sens marketing du terme, en plein développement, que certains fournisseurs vont devoir prendre en considération pour cibler avec succès certains segments de clients.
Dès lors, pourquoi ne pas envisager la création de label dans les pays en avance pour décarboner l’énergie comme « Electricité norvégienne » ? pourquoi ne pas imaginer des Certificats d’Economies d’Energies locaux ? Pourquoi ne pas envisager de certificats de garantie d’origine locale ? Avez-vous encore d’autres idées ?
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