Se poser cette question revient à questionner, une fois de plus, la définition d’une Smart City. Question légitime aux premières heures de ce blog. D’autant plus légitime que tout devient labellisé « Smart City » : la moindre agglomération se modernisant, la moindre conférence abordant des thèmes relatifs à la ville.
La première définition qui vient à l’esprit est de nommer Smart City toute ville déployant une ou deux applications numériques.
A très court terme, toutes les villes seront Smart car la numérisation de toutes les applications n’est que le sens de l’histoire. Cette définition ne porte aucun élément différenciateur ou pédagogique. La bannière Smart City a comme seul intérêt le buzz qu’elle génère.
Une autre définition, fréquemment entendue, d’une Smart City est une ville combinant plusieurs éléments smart (Smart gouvernance, Smart Citoyens, Smart Energy, Smart Transports, Smart Data, Smart Eau, Smart Ordures etc…)
Je ressens ces listes comme une tentative de crédibiliser le concept de Smart City en structurant sa présentation et sa définition. Cette approche descriptive a des sources technologiques. Or une démarche Smart City peut-elle se réduire à l’adoption de technologies avancées pour améliorer ses performances ?
L’expérience montre que non. Les conditions de mise en œuvre et de déploiement de ces technologies créent autant de valeur pour la ville, sinon plus, que les technologies elles-mêmes.
C’est pourquoi j’ai tendance à faire la différence entre les villes qui tirent le plus parti des solutions déployées en respectant un certain nombre de fondamentaux désormais vérifiés – qui sont pour moi les vraies Smart City – et les villes qui se lancent dans des démarches ponctuelles, immédiates, purement technologiques.
Parmi les critères qui définissent pour moi une Smart City :
- L’existence d’une vision partagée entre tous les acteurs, citoyens compris
- Une approche holistique où chaque domaine (Energie par exemple) évolue en prenant en considération les évolutions des autres domaines (Eau, Transports par exemple).
- La recherche d’un décloisonnement des acteurs et d’une exploitation des interdépendances
- Une implication citoyenne
- La mutualisation des infrastructures
- Une gouvernance réinventée au service des systèmes actuels et futurs
Une telle vision de la Smart City me semble vertueuse : elle permet de focaliser l’attention sur des éléments essentiels de création de valeur et de pérennité de nos actions.
Elle induit qu’une Smart City est avant tout une refondation économique et sociale de la ville
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