Les immeubles de logements locatifs, privés ou sociaux, présentent des caractéristiques, au premier abord, peu favorables au succès des actions d’efficacité énergétique.
En Europe, la structure du marché locatif varie fortement d’un pays à l’autre et influe sur l’exposition au sujet : en Espagne, seulement 16% des logements sont loués contre 65% en Suisse. Dans une situation intermédiaire, l’Autriche a le record de logements d’état loués avec 23% du parc total.
L’influence des locataires varie selon qu’on déploie des actions visant l’évolution des comportements des consommateurs ou des actions visant l’amélioration du logement en vue de meilleures performances énergétiques.
Tout d’abord, un locataire est incité à modifier ses comportements pour réduire sa consommation s’il paie lui-même son énergie (électricité, chauffage mais aussi, par extension, eau) ou si les charges qui lui incombent correspondent à sa propre consommation.
Dans le cas contraire, il sera impossible de motiver tout engagement de sa part :
- il considère sa facture comme une charge presque fixe et consomme quelquefois pour en justifier le montant
- s’il modifie son comportement, le bénéfice ne sera pas visible immédiatement, au moins au moment des régularisations de fin d’année, et sera fortement dilué car réparti entre tous les locataires de l’immeuble. En résumé, des efforts pour très peu de résultats.
- Le locataire peut par contre être plus concerné lors d’achats d’équipements consommateurs (ampoules, équipements électroménagers). Il ne tire toujours qu’un très maigre parti des économies réalisées mais, en cas de plus value mineure sur le prix, il peut être sensibilisé et accompagné pour choisir les équipements les plus efficients.
La rénovation du bâti et des équipements attachés au bâti (chauffage-ventilation par exemple), sont rendus difficiles par le fait que le propriétaire investit et le/les locataires bénéficient des économies.
- Des travaux de rénovation énergétique du bâti ne permettent pas encore une valorisation du bien propre à rentabiliser l’investissement du propriétaire.
- Dans de nombreux pays, la réglementation définit un cadre strict aux dépenses qu’un propriétaire peut imputer au locataire via les charges locatives. Souvent, les investissements ne peuvent être répercutés, même partiellement.
- Les Smart Cities, dépendent, sur ce point, d’une réglementation nationale qu’elles ne peuvent changer.
Face aux difficultés que je viens d’évoquer de développer des actions d’efficacité énergétique dans le résidentiel locatif, un coup de pouce de la réglementation est nécessaire :
- pour progressivement, le cas échéant, imposer des factures de fluides correspondant aux consommations réelles
- pour permettre aux propriétaires de partager avec les locataires les bénéfices d’une rénovation énergétique de leur bien, pourquoi pas, selon le principe du Performance Contracting : leur permettre de capter pendant un temps, tout ou partie des économies d’énergie réalisées. Le locataire n’y perd pas, le propriétaire peut amortir son investissement.
Ces conditions sont nécessaires mais bien évidemment pas suffisantes : des services devront accompagner consommateurs et propriétaires pour obtenir et pérenniser des résultats. C’est sur ce terrain que la Smart City devra être présente.
Je suis propriétaire de mon appartement, je souhaitais le CHAUFFAGE URBAIN mais les copropriétaires bailleurs ont conditionné les résidents de notre groupe d’immeubles à mettre le chauffage électrique et les personnes âgées ont pris pour argent comptant ce qui a pu leur être dit (pas de travaux, pas de gros frais, pas de décoration à refaire….)
Je suis écoeurée car les aides que nous aurions pu avoir étaient conséquentes, bien sûr les SCI n’ont pas ces avantages
et ce qui compte pour eux c’est les loyers qu’ils perçoivent, la facture des locataires ce n’est pas leur problème.
Nous aurons le chauffage électrique et nous n’avons pas d’isolation. Que faire ????