L’idée des Energy boxes n’est pas récente : il y a une quinzaine d’années déjà, la volonté de s’appuyer sur les passerelles résidentielles et sur les premières offres de domotique traduisait l’espoir mis dans la technologie pour améliorer l’efficacité énergétique dans le logement et, à cette époque, plutôt dans les villas.
Dès l’origine, les enjeux ont été d’acquérir une connaissance fine des usages dans le logement pour pouvoir agir : il s’agissait donc de capter les consommations, au moins au niveau des grandes applications ou des appareils principaux.
Il fallait ensuite se doter de la possibilité d’agir sur les différents éléments consommateurs.
Les premiers acteurs à investiguer ce marché ont été des fabricants de produits électriques ou domotiques : leur volonté d’automatiser le logement au service de l’efficacité énergétique et de se reposer un système de capteurs, actionneurs et automates étaient dans la logique de leur activité.
Aujourd’hui, le succès commercial de ce type d’offre n’est toujours pas au rendez-vous. Pourquoi les consommateurs ne s’intéressent-ils pas à ces produits ?
En dehors des technophiles, je crois que tous mènent une réflexion économique, la plupart du temps de manière implicite, presque inconsciente. Pour eux, toujours de manière implicite, une solution dans le logement doit être amortie en 5 à 7 ans par les économies d’énergie générées. Cette observation reste vraie dans tous les cas : qu’il y ait des programmes d’accompagnement ou non, que le consommateur soit incité par son fournisseur électrique ou non.
Un rapide calcul montre que les conditions de rentabilité implicitement acceptables par les ménages ne sont (en général!) pas atteintes :
- Si le chauffage et l’eau chaude sanitaire ne sont pas d’origine électrique
- Si 70% de la consommation n’est pas concentrée en 3 à 4 points (appareil, prise, départ tableau) facilement contrôlables
- Si le logement fait moins de 100m2
Ceci laisse un marché très restreint aux box energy, largement dépassées aujourd’hui par des solutions software et par des applications ciblées, centrées sur les potentiels de gains d’énergie les plus importants.
Indirectement, les consommateurs et le marché ont orienté les offres pour réduire la consommation d’énergie dans les logements vers des solutions plus économiques et plus pragmatiques. Quant à elles, les technologies traditionnelles n’ont pas été assez fortes pour s’imposer : heureusement !
Laisser un commentaire