Nous avons toujours tendance à raisonner par comparaison avec les situations déjà vécues. Ainsi, certains d’entre nous assimilent l’implantation des bornes de recharges à celle des stations-service et, de ce fait, donne une importance particulière au trafic aux abords des bornes.
Il y a toutefois des différences importantes entre bornes de recharge et pompes à essence, qui conduisent à prendre en considération les besoins de plusieurs acteurs dans l’implantation des bornes de recharge.
Adaptation aux usages des clients
- La plupart des recharges de voitures électriques se font dans des points de stationnement et non pas dans les endroits de passage, au cours d’un trajet. Ceci est dû au temps nécessaire à une recharge.
- Une recharge plus rapide est plus coûteuse : les usagers vont donc s’adapter et multiplier les recharges pendant des temps d’arrêt suffisamment longs.
- Certains acteurs, comme les centres commerciaux ou des restaurants, tirent parti de cette caractéristique et attire les conducteurs ayant besoin de charger leur véhicule en leur offrant la recharge.
- Les bornes de recharge publiques ne sont pas les seules disponibles pour les conducteurs de véhicules électriques : certains en disposent également chez eux ou sur leur lieu de travail.
Adaptation aux capacités des infrastructures et des utilities
- Les bornes sont connectées au réseau de distribution électrique et doivent avoir une puissance et une localisation compatibles avec son dimensionnement (aspect statique) et l’équilibre des flux électriques dans la zone des bornes doit être assuré du mieux possible (aspect dynamique).
Adaptation aux besoins de la ville
- Toutes les villes ont pour enjeu de réduire leurs émissions de CO2, en priorité pour des questions de santé publique.
- Elles élaborent pour cela des plans de migration de la mobilité au sein de la ville vers une mobilité électrique : ces plans sont souvent complets et touchent des « cas d’usage » très différents, nécessitant des installations de recharge adaptées en puissance et en localisation : tous les habitants doivent, à terme, avoir tous accès à des infrastructures ainsi que les véhicules de livraison, les transports en commun etc…
Les premières infrastructures de recharge ont pris des raccourcis : leur déploiement n’a pas toujours fait l’objet d’une approche complète. Mais désormais, l’ensemble de ces besoins doit être servi : toutes les réponses associées ne sont pas cohérentes et compatibles, en particulier, pour en assurer la viabilité économique.
Il va donc être nécessaire de faire preuve de tact pour réconcilier ces différents enjeux : cela se traduira peut-être par des délais de décision plus longs ou par des acteurs laissés pour compte… Dans certains pays, cela pourrait bien être les gestionnaires de réseau … à moins que la puissance de leur lobbying fasse passer les besoins des usagers au second plan ! Ce serait une erreur politique supplémentaire en matière de politique énergétique.
Recevez chaque trimestre les articles du blog: [sibwp_form id=3]
Laisser un commentaire